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runby ~flowerpottt |
Les envies surviennent, et je n'ai pas l'oeil suffisamment averti pour les voir poindre en moi avant le désastre. Elles soulèvent mon corps, lui donne cet élan de liberté, cette sensation de malaise grandissant face à de trop petits espaces dans lequel il se confine. Mon gras sort de mes cuisses et court s'étaler contre les murs, alors je suis prête, enfin, à courir jusqu'au bout du monde, à courir jusqu'à toi, à croquer dans le mou de tes fesses avec force, à croquer jusqu'à la rage de dents, à manger ton corps jusqu'à l'explosion de mon estomac, punition ultime. Bunker. Oui, bunker. Ma tête est un bunker sur lequel de petits enfants nus sur la plage (en train de manger leur banane) tapent avec des marteaux, et ça résonne (à défaut de raisonner). Je suis oppressée, opprimée comme un génie, comme une endive sous serre, comme une anguille sous roche. Je voudrais partager ma chambre avec une soeur pour avoir l'impression d'un plus grand espace lorsqu'elle serait dehors. Je voudrais connaître un homme pour avoir l'impression d'avoir du coeur. Je voudrais un coeur pour pouvoir le donner à un homme. Pour être autorisée à jouer la femme, et pas la guerrière.
Vas-y. Allez. Vas jouer. Tu ne voulais pas y aller, petite fille, alors rattrape-toi maintenant. Vas macérer dans le bac à sable. Vas remplir ta couche de sable. Vas te faire des copains.
Tout devrait être plus simple à mon âge. Maintenant, ce sont des Bern ou des Delarue qui me racontent des histoires avant d'aller me coucher. Tout est prévu pour que les adultes n'aient pas à sortir de chez eux. Tout est prévu pour qu'ils se noient dans leur paresse. Pourquoi vouloir résister à cela ? Pourquoi ne pas m'entartrer dans ton canapé avec mon bel amour à porter toute la journée sur les épaules ? Cet amour, ce fulgurant, ce passionnant amour qui devrait occuper tes nuits et tes jours...
Je me cogne contre les murs d'Adam et d'Eve, ils me regardent succomber, tomber, couler dans la crème liquide et en demander encore. J'attrape la pomme et je la croque. J'ai encore, encore, passionnément faim de métaphore et d'amour.
C'est dans la vie que je suis casanière. Dans la mort, je voudrais sûrement voyager. Sur mon testament, j'écris que je voudrais rester identique à celle qu'on m'a connue. Mais j'ai prévu d'avoir un problème de pénétration dans l'eau delà. Il faudra certainement tout laisser à l'entrée, même les dernières volontés. J'emporterai peut-être des lettres de recommandation pour qu'on me garde une place au paradis. Regardez, ça c'est celle d'Eric, et là, celle de Thierry. Vous ne connaissez pas Thierry ? Et Jean-Claude ? Et Cédric ? Et Hugo ? Vous avez connu tant d'hommes, mademoiselle. Le seigneur trouve que vous avez beaucoup péché.
Ah oui ? Et qu'ai-je fais ? Ai-je péché d'avoir si souvent cherché le bonheur auprès d'eux ?
Vous avez passé voter temps à chercher le bonheur, sans trouver la solution. Mais vous aviez la solution, puisque vous aviez la vie...
Clémence et ses chimères.
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