On m'invite sur facebook à rejoindre des groupes dédiés à nos plus belles années ensemble. J'ai l'impression que la terre entière te rend hommage afin de me faire culpabiliser de t'avoir laissée partir sous ce drap blanc, le 28 janvier 2004. Je t'ai perdue trop tôt, si tôt. Si seulement j'avais pu faire quelque chose (de plus). Et alors que ces gens parlent de leurs souvenirs et partagent leurs photos, je revois deux petites filles courant dans les couloirs en hurlant de rire dans un couloir interdit aux élèves, se tenant l'une à l'autre par les côtes, sous les yeux ébahis des secrétaires. Je revois ces mêmes petites filles dans un autobus, enroulées dans une combinaison de ski, en train de se moquer des moniteurs. Et je les revois dans les bras l'une de l'autre, en pleurs certains soirs. Je les revois cuisiner ensemble à midi, sécher les cours, faire l'école buissonnière, apprendre ensemble, se moquer de la vie, se moquer des professeurs, se moquer des autres élèves, je les vois se disputer, se réconcilier, je les vois se faire des confidences dans l'espace derrière le lit aménagé en cabane, je les vois passionnées l'une par l'autre, ensevelie sous cette passion destructrice et exclusive. Je les vois cachées dans les placards des professeurs le 1er avril. Je les vois heureuses, je les vois libres, insouciantes. Elles ont l'espoir de rester amies pour toujours. Elles s'en font la promesse. Mais je le sais, les promesses ne sont pas faites pour être tenues, malgré tout l'acharnement que l'on met à faire revivre les morts.
Marina & Clémence, à jamais.
Le souvenir de leur amour sans borne ne cessera jamais d'exister.
Je t'aime, M. Tu es la seule étrangère à mon sang à qui je peux le jurer.
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